- 06 04 2016
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- ouvert
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- Table ronde organisée par l’AAID le 23 avril 2016
Interview de Katia Richard
par Lucile Grandjean
L’Association des Agent(e)s et des Assistant(e)s en Information Documentaire (AAID) organise une table ronde sur le thème de « Parce que les associations préparent l’avenir ». Participeront à cette table ronde un membre de l’Association des bibliothèques fribourgeoises (ABF), de l’AGBD, de la BIS, de la CLP, du Groupe Régional des Bibliothécaires Vaudois (GRBV), du Groupement valaisan des bibliothèques (GVB). Le but n’étant pas de présenter ces associations mais de voir comment travailler ensemble pour garder des associations professionnelles dynamiques.
Dynamisme, un mot qui convient bien pour décrire Katia Richard, actuelle présidente de l’AAID et membre de son comité depuis 6 ans. Ceux qui la connaissent diront qu’elle ne s’arrête jamais et qu’il est difficile de la suivre… C’est donc tout naturellement qu’elle a lancé l’idée d’une table ronde et a décidé de lancer un pavé dans la mare et d’aborder l’épineuse question de la difficulté de recrutement au sein des associations professionnelles.
Voici ce qu’elle nous en dit…
LG : Pourquoi cette idée un peu folle ?
KR : À cette question je répondrai par une autre question : Pourquoi les associations ne pourraient pas plus collaborer ensemble ? Les associations professionnelles de notre métier s’essoufflent, elles peinent à recruter des membres et à remplir leur comité. Certains diront que c’est le cycle même d’une vie associative, mais je crois qu’on peut faire autrement. Les associations travaillent principalement en vase clos, notamment pour la réalisation de la communication sur le web. Pour le comité de l’AAID, c’est 3 personnes sur 5 qui laisseront cette année leur place, et la relève se fait attendre… Si l’on rassemblait les forces des différents comités cela donnerait plus de ressources pour agir pour le métier.
LG : Qu’êtes-vous venue chercher à l’AAID ?
KR : Faire partie d’une association professionnelle permet de s’ancrer dans son métier et de s’investir pour celui-ci. Lorsque j’ai fait ma formation d’AID, je me suis aussi rendue compte qu’il y avait des choses à améliorer pour l’apprentissage et c’est un des rôles de l’AAID, car la formation doit évoluer avec son temps. Ensuite, quand on obtient un poste dans une institution, on est un peu « enfermé » dans notre environnement et l’association nous permet donc de rencontrer d’autres professionnels et de partager des expériences, de prendre de la hauteur, pour reprendre les mots de Michel Gorin. Je suis arrivée à la présidence de l’AAID car j’avais envie de me dépasser, de proposer des projets, de mener des séances, d’apprendre à mobiliser… Dans une petite association comme l’AAID (60 membres), tout est possible, il y a peu de contraintes (si ce n’est celles des ressources), on se connaît quasiment tous et on s’apprécie.
LG : Donc tout est possible, même une table ronde ?
KR : Bien sûr, on doute, la mayonnaise va-t-elle prendre ? Est-ce que cette action va intéresser des gens qui ne sont pas engagés dans une association ? Cependant, il faut essayer, car on ne peut pas continuer à être cohérent avec notre profession qui évolue si on ne revoit pas le fonctionnement des associations. Il faut décloisonner ! En effet, avec les réseaux sociaux on a moins besoin des associations professionnelles, enfin moins sous la forme classique pour se rencontrer et partager. Sans dénaturer le rôle de ces groupements, il faut qu’on avance.
LG : Justement, le rôle d’une association professionnelle aujourd’hui, selon vous ?
KR : Il y a bien sûr un rôle social (apéro post AG, etc.), mais aussi une importance pour le métier, car les associations sont sur le terrain. Elles devraient permettre de valoriser la profession avec des indicateurs et des chiffres, quelque chose qui manque encore à mon avis.
Le terrain de la formation continue est en pleine évolution et je trouve cela positif, car il s’adapte aux besoins des AID et Spécialistes, etc. Néanmoins, il y a encore du travail pour cela.
Le rôle des associations est également de réfléchir sur les enjeux du métier d’aujourd’hui, pour préparer demain. Il y a des actions qui émergent pour préparer l’avenir, tels que les « biblioremix » (https://biblioremix.wordpress.com/), qui sont des sortes de « marathons créatifs », regroupant bibliothécaires, lecteurs, designers, etc. Avec comme but de réorganiser les espaces des bibliothèques pour tous. Pourquoi ne pas réaliser une même action pour les associations ?
LG : Vous parlez toujours « du métier », mais n’y en a-t-‘l pas plusieurs (AID, Spécialiste en information documentaire…) ?
KR : Non, pour moi il n’y a qu’un métier, avec des professionnels. Les petites luttes pour les différents diplômes sont inutiles, ce qui compte surtout c’est la motivation et les compétences. Il n’y a pas d’intérêt à se mettre des bâtons dans les roues, mieux vaut créer des partenariats et des synergies entre les AID, les Spécialistes et tous ceux qui travaillent pour notre belle profession. D’ailleurs, le slogan de l’AAID est « des professionnels au service de l’information ».
Mais peut-être cela pourrait être le thème d’une prochaine table ronde… !
LG : Finissons donc avec la table du 23 avril, c’est l’AAID, la plus petite des associations qui organise…
KR : Petite mais costaude ! Elle ne pourrait pas exister sans la participation des autres associations, que je souhaite chaleureusement remercier d’avoir accepté de participer à cet événement.
Nous espérons beaucoup de cet événement, tant par rapport aux discussions le jour-même que pour la suite. Dans l’idée, nous voulons porter cette réflexion plus loin, grâce notamment aux enregistrements vidéo que nous ferons le 23 avril et voulons les présenter en août 2016 au Congrès de la BIS. C’est une première action pour lancer un mouvement de longue durée. Pour moi personnellement, c’est aussi la fin d’une aventure et une transmission de relais, car je remets la présidence de l’AAID le 23.
LG : Le mot de la fin ?
KR : Une citation : « Ne rien prévoir, sinon l’imprévisible. Ne rien attendre, sinon l’inattendu. » (Christian Bobin)
Venez nombreux le 23 avril à 10h30 à la BCU Lausanne !